Lancelot n'a pas un physique sur lequel on se retourne au premier abord. De taille moyenne, presque petit pour un homme, il est fin et ne paye pas de mine. Sa démarche légère et silencieuse, le regard souvent baissé ou fuyant, donne plus souvent l'impression qu'il fait tout pour être oublié. La danse classique pratiquée pendant des années -qu'il n'a arrêtée qu'en étant largué sur Eternally- lui a cependant donné une musculature endurante et dessinée ainsi qu'une gestuelle naturellement élégante.
C'est en l'observant que l'on peut noter le charme de son sourire coquin, qui creuse une fossette dans sa joue pas toujours bien rasée. Ses lèvres ne sont pas ultra-pulpeuses comme celles d'un mannequin, mais sa bouche est expressive, trahissant souvent par de discrètes expressions son humeur ou sa pensée.
En croisant finalement ce regard facilement fuyant, il n'est pas rare de rester accroché à la couleur lagon des iris de Lancelot. Si la couleur, rare du fait de son intensité, est sans nul doute belle, il sait bien que son regard met dérange aisément. Difficile pour lui de cesser de tout observer pourtant... et quand il fixe quelqu'un dans les yeux, qu'il se retient de le/la dévisager, il a bien conscience que souvent son interlocuteur se retrouve mal à l'aise.
Rien d'autre de notable dans son visage : son nez déjà un peu long/proéminent a été brisé lors d'une bastonnade pour une fille quand il avait 13 ans, il en est resté une bosse au milieu. Ses cheveux sont mi-longs (12-15 cm), souples et tendent à onduler en vagues brunes autour de son visage. La flemme parfois le prend et il laisse tomber le rasoir quelques jours.
Sa vêture allie pour le quotidien les jeans parfois un peu grands, les hauts pratiques (et parfois usés) pour ses activités d'ingénierie et des tenues sobres mais chic pour sortir. Il reste très classique en la matière et affectionne les couleurs sombres.
Nota :
- fossette dans la joue gauche quand il sourit;
- une épilation IPL pour la danse lui a laissé une pilosité très restreinte pour un homme;
- Il a de très grandes mains, fines et peu viriles avec par contre un peu de corne sous certains doigts du fait de la pratique du violoncelle;
- sa voix a un timbre bien placé de baryton;
- il est gaucher et quand ce n'est pas pour le bricolage, peut s'avérer très maladroit.

Lancelot sous son apparence débonnaire est un homme sans guère de demi-mesures. Il laisse peu voir les forces qui l'animent au quotidien, et certainement pas au tout venant. Sans être inexpressif ou froid, il est réservé et méfiant envers autrui, peinant souvent à donner une confiance pleine et entière. Qu'est-ce qui lui assure que telle personne ne le trompera pas, ne se retournera pas contre lui au pire moment ? Qu'elle ne cherche pas à lui faire du mal ? Il sait bien que l'Homme est cruel et que faire souffrir son prochain est pour certains une source inépuisable de distraction et de plaisir.
Plus ouvert et en confiance, Lance se révèle un compagnon passionné dans ce qu'il fait. S'il aime quelque chose (quelqu'un), une idée, un contexte, une activité, il se plongera à corps perdu dedans sans un regard en arrière. Loyal et doux, parfois même joueur, il attend par contre que la pareille lui soit rendue et ne pardonne que difficilement les torts qui peuvent lui être fait ou qui sont faits à ceux qu'il aime.
De nature curieuse (intellectuellement) et très créatif, il exprime ce penchant de sa personnalité aussi bien dans sa passion pour tout ce qui est mécanique (notamment les avions et les motos), robotique, engins divers et variés, utiles ou non. Pour lui créer des machines ou des morceaux de machines est un jeu. Et dans le fond, c'est un grand enfant ! Une corde plus sensible et sensuelle de lui mais toute aussi créative se révèle quand il s'adonne à la danse ou à la musique. Sans être un génie et sans y prétendre, il est un excellent danseur de ballet (bases de moderne/hip-hop) et un musicien imaginatif avec une bonne oreille.
Le mauvais côté de son caractère, qui se voit plus rarement -heureusement-, montre un tempérament facilement hautain, avec des réflexions cyniques et acides, plus ou moins volontairement blessantes sur le moment. Très possessif quand il commence à craindre de perdre l'affection d'une personne (amant, ami, famille même), il ne cessera d'essayer de l'attirer et de la repousser à la fois. S'ennuyant vite, il ressent aussi en permanence le besoin d'être intellectuellement stimulé et tend à se montrer dédaigneux de tout ce qu'il juge médiocre, non abouti. 

Charles avait osé. Dans la maternité de Boston, Viviane, son épouse, ne cessait de le réprimander. Vraiment, quelle mouche l’avait piqué ? Ce n’était pas parce qu’enfin, ils avaient ce fils qu’elle espérait tant ou qu’il était un amoureux de la littérature médiévale qu’il fallait le prénommer ainsi !

Lancelot. Lancelot Lovelace.

Mais quelle idée ?

Des années plus tard cette anecdote amuserait le couple. Mais pas le garçon qui en plus d’être maigrichon, en avance sur le cursus scolaire et un rat de bibliothèque -ce déjà qui n’aidait jamais à une saine intégration avec ses pairs- devait se trimbaler partout à l’école avec ce prénom stupide. Rien qui l’aide à rentrer dans le moule, à faire ‘cool’ devant ses camarades de classe.

Et une énième session de bastonnade par les deux-trois têtes d’affiche de la classe ne l’aidait pas à changer d’avis.

Mais quand sa mère, pédiatre, lui proposa de l’inscrire à un sport de combat comme sa sœur ainée, les essais de boxe, judo, kung fu ou karaté le laissèrent de marbre : même volontairement, même préparé, se faire cogner dessus n’était pas son truc. Un peu comme la littérature ou l’histoire. Son regard de petit garçon était attiré par la démonstration de ballet quelques stands plus loin.

« Je veux faire ça. Et du violoncelle. »

Il fit donc du ballet. Et du violoncelle. Au moins, il cesserait de s’enfermer dans sa chambre pour dessiner des machines ou bricoler avec les outils de Charles qu’il ‘empruntait’ dans le garage.
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Quinze ans et quelques mois. Il était parmi les quelques erreurs de la nature présents dans la salle pour passer l'un des tests d'entrée au prestigieux MIT. Un regard circulaire dans la salle lui apprit qu'elle était composée à au moins 60% de jeunes hommes.

Quoique Charles ait pu faire, les résultats très inégaux de son fils dessinaient clairement le profil d'un scientifique très imaginatif qui refusait tout bonnement de travailler le moindre sujet ne lui plaisant pas. Et après de longues disputes entre le père et le fils dont les résultats scolaires n'étaient qu'un des nombreux sujets, le dialogue se rompit totalement. Qu'il fasse donc ce qu'il voulait... qu'il aille même faire de la moto puisque c'était ce qui lui plaisait ! Charles démissionnait. Et ce n'était pas vraiment une victoire pour son fils non plus.

Car Lance fonctionnait effectivement à l'affect, capable de se donner à fond et de mobiliser une énorme force de travail en sus de ses capacités de concentration et de mémoire naturelles quand il aimait un sujet, une matière; mais aussi véritable cancre dès que son intérêt s'était dissipé/n'avait jamais été capté. Le professeur de Harvard avait baissé les bras. Il avait ses filles pour lui emboîter plus ou moins le pas et leur consacrait tout son temps, laissant son fils à son épouse quand elle pensait à revenir à la maison.

Le MIT à son âge, personne chez lui n'y croyait. Ce n'était pas tout de baragouiner de la physique en prenant sa douche ou de connaître par cœur le tableau Mendeleïev et se le réciter pour s'endormir, il fallait savoir rédiger, réfléchir, avoir de la maturité. Quand Lancelot ramena son dossier d'inscription accompagné d'une offre bourse d'études, il trouva la maison vide. Ses sœurs comme son père avaient disparus. Plus de trace de leurs affaires, pas une lettre. Et sa mère était à Paris pour un colloque... Blasé et pourtant blessé, il haussa les épaules et laissa la paperasse sur la table avant de prendre son sac de danse. Il avait une variation à travailler avec Jane. Et dans un an, il l'emmènerait sur sa moto, il y croyait ! Autant rêver à un avenir hypothétique mais meilleur, c'était moins déprimant que de pleurer sa famille définitivement perdue.

Il ne revit jamais Charles ni aucune de ses aînées. Il ne pouvait pas dire être surpris une fois le temps de la réflexion laissé : ses parents ne s'étaient jamais vraiment entendus, d'aussi loin qu'il se souvienne... Ou peut-être que si, ils s'étaient aimés, entendus, quand il était encore petit, mais lui comme pour tant d'autres choses ne se souvenait de rien.

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Il fallut attendre que Viviane revienne, qu'elle se réinstalle avec un Italien pour que Lance et elle apprennent à se découvrir, à développer une forme de complicité ou à tout le moins d'amitié. Au final, sa mère, qui avait toujours été par monts et par vaux, et lui n'avaient été que des étrangers vivant sous le même toit. Ce fut d'abord par le biais de la moto : Viviane initiée par le nouveau beau-père de Lance passa son permis en même temps que son fils. Elle n'était pas pour autant beaucoup plus présente à la maison mais ils avaient un point d'accroche. Au moins un...

Elle ne fut pas là pour les remises des diplômes. Encore un fichu colloque. Elle compensa en l'emmenant avec lui pour la finale du mondial de Battle Robot, puis ils firent un road trip en faisant le tour de l'Italie à moto, tous les trois. C'était étrange de passer des vacances avec elle. C'était étrange de la voir heureuse, ouvertement amoureuse. C'était agréable. Et Lance se laissa aller à quelques essais moyennement fructueux de drague. Tant qu'il n'ouvrait pas trop la bouche pour se mettre à parler de dynamique des fluides, de chimie des carburants ou d'astro-physique, il apprit que son regard comme son sourire faisaient facilement craquer ces dames, tout comme ses connaissances/capacités de danseur et de musicien, bien qu'il ne soit en rien un génie.

Ses deux années de 'Graduate' furent donc moins solitaires, Lance s'intégra dans un groupe de discussions politiques et économiques mais aussi touchant aussi à la philosophie ou à la théologie parfois par le biais de sa copine du moment. Laquelle se retrouva larguée au profit du charismatique animateur du groupe qui séduisit/apprivoisa Lance à force de patience sans que celui-ci ne comprenne vraiment comment il avait fini dans le lit d'un homme...

Une relation avortée car au lieu de se retrouver à passer le weekend avec son copain, Lancelot se réveilla ce jour dans un lieu inconnu, incapable de se souvenir des dernières heures écoulées. Et cette lettre... c'était une blague de mauvais goût, n'est-ce pas ?

N'est-ce pas ???